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C’est devant un National plein à craquer que les Montréalais d’adoption Half Moon Run sont venus présenter Dark Eyes, un premier album fortement acclamé par la critique. Véritables chouchous de la scène rock indé, les quatre musiciens ont prouvé hors de tout doute de quel bois il se chauffait.
Quelques minutes avant le début du spectacle, des centaines de paires d’yeux étaient rivées sur la scène, au balcon comme au parterre. Lorsque les lumières se sont enfin tamisées, plongeant ainsi la salle dans l’obscurité, les musiciens ont été chaudement accueillis par un torrent d’acclamations et d’applaudissements.
Baigné par le halo d’une simple ampoule, le quatuor s’est positionné derrière son instrument afin de démarrer une prestation de feu d’un peu plus d’une heure. Malgré la courte durée du spectacle, la fusion entre les musiciens et la foule était à ce point ressentie que le temps semblait suspendu, nous laissant ainsi apprécier chaque minute qui passait.
La plupart des pièces de l’album Dark Eyes ont été revisitées et parfois embellies, notamment «Judgement», «No More Losing War», «Drug You», «Fire Escape», «Full Circle» et «She Wants to Know», avec laquelle ils ont terminé avant de quitter la scène et de revenir assez rapidement le temps d’un court rappel de trois chansons. Parmi celles-ci, la très mélancolique «Give Up», qui a été interprétée elle aussi avec brio, nous laissant sans voix devant autant de savoir-faire.
Two thumbs up au quatuor à cordes féminin, lequel était camouflé derrière un mince rideau noir et qui accompagnait Half Moon Run pendant les moments plus tranquilles. Les trois violonistes et l’unique contrebassiste ont suffi à quintupler l’effet transcendantal de leur musique, nous laissant coi devant autant de talent.
Il est étonnant de voir à quel point Half Moon Run est sorti de l’ombre rapidement. La réception, suite à la sortie de Dark Eyes, a été instantanée, et hier soir l’admiration du public était à son comble. Les musiciens n’avaient qu’à commencer les premières notes d’une de leurs chansons et déjà la foule criait sa fébrilité.
Le chanteur et guitariste Devon Dunn-Portielje et ses acolytes semblaient complètement étourdis devant autant d’acclamations, mais en même temps tellement fiers de la bonne humeur du public qu’ils ont semblé puiser à même cette source d’énergie purifiante pour offrir le meilleur d’eux-mêmes. Et c’est exactement ce qui est arrivé: le groupe a livré un spectacle intense alors qu’il était en fusion totale avec son public. Un grand moment.
Kandle
L’ex-Vancouvéroise Kandle Osborne, qui détient une belle notoriété depuis son arrivée à Montréal l’année dernière, a ouvert le bal avec une prestation réservée mais fort satisfaisante. Celle qui nous a promis dernièrement un album complet pour 2013 a plongé dans son répertoire pour nous offrir certains de ses bons succès, notamment «Not Listening», «Small» et «Know My Name», ainsi que de nouvelles chansons auréolées de belles promesses telles que «Toys a.k.a Boys», «So Bad», «Control Me» et «Not up to Me». Kandle est décidément une valeur sûre et une jeune artiste talentueuse qui n’a pas fini de faire ses preuves.
Appréciation: ****1/2
Crédit photo: Éric Dumais
Écrit par: Éric Dumais