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«Conte d’hiver» de Marianne Dansereau à La Chapelle Scènes Contemporaines

Félinités festives

Publié le 20 décembre 2024 par Pierre-Alexandre Buisson

Crédit photo : Charlie Poirier-Bouthillette

Avec la magie des fêtes arrive souvent, pour les amateurs assidus de théâtre, une certaine fatigue qui rend la capacité de s’émerveiller plus difficile. La fin de la saison rime aussi avec une ribambelle d’obligations plus ou moins festives pour partir en vacances l’esprit tranquille, et le spectateur moyen se retrouve soudainement moins attentif, plus près de l’épuisement que de l’allégresse. Alors, quand on tombe sur un spectacle qui nous réchauffe le cœur, on jubile.

Heureux résultat de la collaboration entre le Ballet-Opéra-Pantomime, la dramaturge Marianne Dansereau, la metteure en scène Clara Prévost et des élèves de l’école primaire Le Plateau, Conte d’hiver nous plonge dans le flottement du temps des fêtes de trois enfants et d’un chat grincheux.

Une période hors du temps où les rêveries et les jeux prennent toute la place, un moment de grâce où tout semble possible.

Léo (extraordinaire Simone Bernier) est somnambule, alors les soirées pyjama entre cousins prennent une dimension festive dans la demeure familiale. Mononcle, le vieux chat qui a fait du salon son royaume, prend part malgré lui aux jeux des enfants.

Lorsque ces derniers découvrent que le somnambulisme de Léo leur permet de traverser les murs, on bascule dans une certaine féérie.

Photo: Charlie Poirier-Bouthillette

Ode à l’imagination sans limite des enfants et à la personnalité texturée des chats, Conte d’hiver est une création qui enchante, un spectacle à contre-courant des névroses qui fait beaucoup de bien. Les élèves de l’école ont été impliqués dans toutes les phases de la création et ont même fabriqué une installation temporaire de Noël qu’on peut admirer dans le lobby de La Chapelle le temps que durent les représentations.

Outre les quatre interprètes, parmi lesquels on retrouve Yves Jacques, qui prête délicieusement son côté espiègle au vieux chat, il y a sur scène une joueuse de harpe (Kyra Charlton) et un narrateur qui joue aussi de la clarinette (Hubert Tanguay-Labrosse). Cette toute petite équipe parvient à créer une ambiance de douce magie, notamment avec des numéros musicaux absolument enchanteurs.

Photo: Charlie Poirier-Bouthillette

Comme il s’agit d’un texte de Marianne Dansereau, il y a évidemment des faits liés aux animaux un peu partout dans les dialogues, et le personnage de Mononcle, dont la perpétuelle mauvaise humeur est fort réjouissante, nous habitera longtemps.

Si vous avez des enfants et que vous souhaitez qu’ils tombent solidement en amour avec les arts de la scène, Conte d’hiver est décidément le show idéal où les inviter.