Léonie Gray, une chanteuse à la voix puissante et aux textes audacieux

Même si elle a eu la chance de participer à deux reprises au Festival International de Jazz de Montréal, ce qui est déjà un exploit en soi, se retrouver sur une scène d’Osheaga était «un rêve d’ado» pour la chanteuse soul et R&B originaire de Lavaltrie, qui se souvient qu’elle était adolescente lors de la création du célèbre festival, en 2006.

«Avoir la chance de participer à Osheaga en tant qu’artiste locale, c’est grandiose pour moi», ajoute-t-elle.

Malgré quelques problèmes techniques au début, qui ont fait en sorte que ses musiciens et elle n’ont pas pu donner le spectacle qu’ils avaient imaginé, elle est tout de même satisfaite du résultat: «Ça a super bien sonné et ça a bien été reçu», révèle-t-elle.

Léonie Gray @ Ville de pluie

Une enfance bercée par la musique

D’aussi loin qu’elle se souvienne, la musique a toujours été présente autour d’elle. «Mon père est musicien», dit-elle, en précisant qu’il est aussi mélomane, ce qui fait en sorte qu’elle a grandi dans un environnement où la musique était omniprésente. Ses parents ont pris conscience assez tôt de son amour pour cette forme d’art. «J’étais tout le temps devant la radio […]», raconte-t-elle.

Ces derniers ont d’ailleurs toujours soutenu son intérêt envers la musique. Elle indique que ceux-ci l’auraient encouragé, peu importe ses choix, mais que le fait que son père soit lui-même musicien et qu’il puisse revivre sa passion à travers sa fille a certainement facilité les choses. Il a entretenu la passion grandissante de Léonie en lui faisant écouter de la musique et en la laissant jouer avec sa basse lorsqu’elle était plus jeune.

Son désir de faire de la musique est donc venu naturellement. «J’harmonisais déjà des tounes quand j’avais 6-7 ans. Je pense que j’avais déjà une oreille qui était quand même assez développée à cause de ça», explique-t-elle.

C’est à ce moment que sont aussi venues plusieurs influences musicales: Billie Holiday, Etta James, Amy Winehouse et Feist sont celles qu’elle nomme comme ayant eu un impact significatif sur elle dès son plus jeune âge. Ces célèbres chanteuses ont inspiré l’interprète qu’elle est devenue aujourd’hui. «Vu que j’ai passé tellement de temps avec ces artistes-là, ça s’entend dans ma musique».

Léonie Gray @ Ville de pluie

Une artiste qui ose

La chanteuse, qui a sorti cette année son deuxième album intitulé self ish, écrit des chansons sur des thèmes aussi variés qu’audacieux. Elle dit s’inspirer de son quotidien, mais aussi des expériences que vivent les gens autour d’elle.

 «La vingtaine, pour moi, ça sert à apprendre à se connaître», confie-t-elle. Durant cette période de sa vie, elle explique qu’elle a passé beaucoup de temps en thérapie, mais également de nombreuses heures à écrire des chansons.

Ces dernières se sont glissées sur son premier opus Who, sorti en 2022. De toutes les pièces de l’album, «Therapy» est sans aucun doute celle qui traduit le mieux cette réalité. «Will be alright, heading to therapy, living a life, like an anomaly».

Quant à self ish, elle explique qu’au moment de sa conception, elle avait déjà beaucoup changé et évolué sur le plan personnel.

«Je suis entrée dans la trentaine; je sais qui je suis, mais je continue d’apprendre à me connaître, et tout le travail personnel que j’ai fait sur moi commence à porter ses fruits», admet-elle.

«Ça a changé mes relations, autant interpersonnelles avec mes amis et ma famille, que ma relation avec moi-même, avec mon corps et avec ma santé mentale.»

Pochette de l’album self ish @ La Maison Mère

Même si ces sujets plus délicats occupent une place de choix dans ses textes, elle ne s’empêche pas pour autant d’en aborder d’autres, plus couramment utilisés, comme les histoires d’amour, ou même une anecdote de sa pianiste: «Elle m’a dit qu’elle avait faim, et que quand elle a trop faim, elle sent que son corps est trop petit pour elle».

Cette histoire farfelue a donné naissance à la chanson «My Body».

À l’écoute de son public

Léonie avoue qu’elle a toujours été plus attirée par la musique anglophone. Lorsqu’elle était plus jeune, elle a participé à des concours lors desquels elle devait absolument interpréter des chansons en français, mais elle penchait naturellement vers la langue de Shakespeare, surtout en raison de ses nombreuses influences musicales.

Par contre, c’est en faisant des spectacles à travers le Québec qu’elle s’est aperçue de l’engouement du public pour «Parachute», l’unique chanson en français de son premier album.

Contrairement à Montréal, elle explique que les gens au Québec ne sont pas nécessairement tous bilingues: «Il y a beaucoup de gens qui me disaient: “J’aime ta voix, j’aime ton style, mais je ne comprends pas ce que tu dis”», mentionne-t-elle.

En souhaitant créer un lien solide avec ses admirateurs, et avec ce désir de s’assurer que ces derniers portent une attention particulière à ce qu’elle a à dire dans ses textes, elle s’est mise à composer davantage de musique en français. Les pièces «J’ai grandi trop vite» et «Jamais la nuit» ont ainsi vu le jour, puis, plus récemment, elle a collaboré à «Perdus» aux côtés du rappeur québécois Koriass et du duo Les Twenty-Nines.

Lorsque je lui ai demandé si elle prévoyait sortir un jour un album totalement francophone, elle s’est exclamée avec enthousiasme: «C’est ça qu’on est en train de faire!»

Léonie Gray poursuit sa tournée de spectacles dans la province jusqu’en 2025, tout en travaillant actuellement sur son troisième album studio. Pour connaître ses dates de spectacles dans votre région, ou encore pour suivre son actualité, suivez-la sur ses pages Facebook, Instagram et TikTok!