«En vogue avec...» Patricia Méthot, fière fondatrice de la marque La Pimbêche – Bible urbaine

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«En vogue avec…» Patricia Méthot, fière fondatrice de la marque La Pimbêche

«En vogue avec…» Patricia Méthot, fière fondatrice de la marque La Pimbêche

Prôner le respect et l'égalité à travers des illustrations (un brin) provocatrices!

Publié le 2 mars 2022 par Claire Groulx-Robert

Crédit photo : Tous droits réservés @ La Pimbêche

Dans le cadre de cette série, Bible urbaine s’entretient avec une personne qui évolue dans le milieu de la mode ou de la beauté à Montréal ou dans les environs, afin de lui poser 6 questions sur sa marque ou son métier. Créateurs de mode ou d’accessoires, designers de produits de beauté ou de parfums locaux, tatoueurs ou maquilleurs professionnels: tous et toutes se prêtent au jeu de vous faire découvrir les multiples facettes de leurs univers créatifs. Aujourd'hui, on a jasé avec Patricia Méthot, l'artiste et entrepreneure inspirante derrière la marque montréalaise de vêtements à vocation féministe La Pimbêche.

Patricia, c’est un plaisir d’échanger avec toi! Dans la vie, tu t’intéresses entre autres à la peinture, au design graphique et à l’illustration. De plus, ta démarche artistique soutient «les multiples débats sociaux et enjeux actuels; soit l’émancipation de soi, le rejet des normes, l’importance de la diversité et de l’égalité des genres, tout en reflétant ta mission d’inspirer la confiance, le bonheur et la détermination afin de participer à un monde d’acceptation et d’inclusion». Dis-nous, quand as-tu eu la piqûre pour l’art, et plus particulièrement, qu’est-ce qui t’a poussé à vouloir y intégrer un certain militantisme?

«J’ai toujours été une personne créative. C’est dans mon ADN! Ma grand-mère était artiste peintre et ma mère avait aussi une passion pour la peinture dans ses temps libres. Quand j’étais toute petite, je préférais bricoler et créer avec mes mains plutôt que de jouer à des jeux de mon âge! J’ai eu plusieurs phases dans mon évolution en tant qu’artiste visuelle. J’ai testé plusieurs médiums et techniques, de la sculpture au collage, à la peinture abstraite jusqu’au dessin. J’ai eu plusieurs années d’exploration et de recherches pour enfin trouver ma voie, pour atteindre mon X!»

«C’est en 2017 que j’ai fait la paix avec les limitations que je me créais pour enfin réaliser que l’art et la créativité étaient ma destinée. C’est à ce moment-là que je me suis donné comme objectif de faire en sorte que mon art contribue à un monde meilleur. Je savais que je devais intégrer mes valeurs personnelles dans ma mission en tant qu’artiste visuelle.»

«Je suis féministe, et je l’ai toujours été, mais évidemment, mon féminisme évolue dans le temps. J’apprends tous les jours à être une personne plus inclusive et à appliquer le féminisme intersectionnel. Dans mon travail personnel, je défie le patriarcat caché derrière nos pensées limitantes, et je challenge les normes et les stéréotypes de genre.»

«Comme je suis une personne remplie d’amour et de bienveillance, mon art est toujours articulé avec respect, empathie et optimisme (jamais je ne tombe dans le déni des problématiques actuelles). Je me suis donné comme objectif de transmettre un vent de fraîcheur et de légèreté au féminisme dans le but de contribuer à un monde prônant l’acceptation et l’inclusion.»

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Photo: Philippe Nguyen

En 2018, tu as fondé La Pimbêche, une marque de vêtements pour femmes, en commençant par proposer une gamme d’accessoires à vocation féministe, «pour ensuite évoluer vers une collection de vêtements et d’imprimés». Qu’est-ce qui t’a motivée à te lancer à pieds joints dans ce projet?

«Comme ma mission est de faire voyager mon art et mes messages pour qu’ils soient vus et entendus par le plus grand nombre de personnes possible, je me suis dit que le fait de créer des œuvres qui pourraient ensuite être dérivées en produits et en accessoires serait la manière la plus efficace pour atteindre mon but. Je visualisais déjà mon impact à grande échelle!»

«À travers mon cheminement de carrière (avant d’être artiste visuelle de métier), j’ai étudié en design et commercialisation de la mode. J’ai aussi fait carrière pendant huit ans en communication marketing et en création d’images de marque. On peut donc dire que j’avais déjà des outils et des connaissances pour lancer une marque et commercialiser un produit.»

«À l’époque, mon expérience en image de marque m’a beaucoup fait réfléchir: il est important que les entreprises prennent position pour soutenir une cause, qu’elles transmettent des valeurs à travers leurs activités, ou encore qu’elles aient comme mission de contribuer au bien-être global. C’est en joignant mes talents créatifs à mes expériences commerciales que j’ai fait des liens et que la marque La Pimbêche est née!»

Peux-tu nous en dire plus sur les valeurs et la mission de ton entreprise?

«J’aime dire que La Pimbêche, c’est tellement plus qu’une marque de vêtements et d’accessoires… c’est un mindset! C’est une façon de penser et une façon d’être.»

«C’est avant tout une mission que je m’amuse à articuler par le biais de divers supports visuels qui deviennent ensuite des produits amazing et uniques. La Pimbêche a pour mission d’inspirer la confiance, le respect, l’optimisme et l’acceptation, afin de contribuer à un monde qui prône l’amour, l’égalité et l’inclusion.»

«Je souhaite faire une différence. Par mon art, je souhaite surtout inspirer les gens à se sentir bien dans leur peau, dans leur tête et dans leur cœur. Je suis une artiste touche-à-tout en constante évolution dans mes pratiques artistiques, ce qui m’amène toujours à repousser mes propres limites et à explorer de nouvelles manières de communiquer ma mission et mon art.»

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Photo: Mathieu Lacasse

Tes pièces sont « inspirées par des moments politiques, des stéréotypes et par l’émancipation sexuelle des fxmmes, le tout avec une pointe de sarcasme ». Peux-tu nous parler brièvement de l’histoire derrière l’un de tes designs préférés et du processus de création, de sa conception jusqu’à sa confection?

«À l’été 2021, j’ai collaboré avec le SALVAS (le Service d’aide légale pour victimes d’abus sexuels). Sachant que nous sommes dans une période de grands changements dans l’émancipation et l’égalité des genres, les dénonciations d’abus sexuels font partie du cheminement pour bâtir une société plus respectueuse et empathique.»

«J’ai créé une illustration dans ce contexte afin d’éduquer les gens sur l’importance du consentement. Mon intention était de rappeler à quel point le consentement est sexy — pas gênant du tout — et nous aide à avoir des relations saines et respectueuses. J’ai rendu l’illustration disponible en t-shirt pour faire voyager ce message percutant et contribuer à l’éducation de notre société afin de nous amener vers un changement collectif.»

«Mes œuvres sont toujours remplies de symboles. Dans le cas du design “La culture du consentement c’est sexy”, l’illustration des papillons est au cœur du concept de ce design. Étant non seulement beaux, mais aussi délicats, ils sont un symbole de transformation et d’évolution. C’est aussi un petit clin d’œil aux petits papillons “qu’on a dans le ventre” lorsqu’on aime quelqu’un, ou encore à l’expression “papillonner”, qui illustre bien l’idée de se donner la magnifique liberté de connecter, de “butiner”, ou encore d’explorer les possibilités qui s’offrent à nous.»

«Cette expression est souvent employée dans un contexte de quête d’amour ou de passion temporaire. D’ailleurs, il n’y a pas de honte à “papillonner” de temps à autre, tant que c’est fait dans le respect d’autrui et la bienveillance.»

«Sans tout détailler au niveau de la création et de l’illustration, il était important pour moi de parler de la culture du consentement, de nous rappeler que, oui, le consentement c’est sexy, mais aussi de l’importance de bien communiquer et d’écouter son·sa partenaire en tout temps. Prendre le temps d’écouter l’autre et ses besoins, c’est toujours positif. Et ceci fait grandement partie de l’émancipation sexuelle des femmes!»

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Photo: Philippe Nguyen

En gardant en tête cette vocation féministe qui est le propre à La Pimbêche, qu’est-ce qui te rend le plus fière en tant que créatrice de ta propre marque de vêtements?

«Je suis très fière de l’évolution de mon féminisme à travers le temps grâce à ma communauté et aux gens qui partagent leur expérience. C’est un féminisme qui est toujours en évolution, évidemment! Ça me fait chaud au cœur de voir le “féminisme solidaire” prendre une place importante dans le mouvement féministe, de reconnaître les particularités des différentes communautés, et de reconnaître la pluralité des femmes d’ici et d’ailleurs. C’est la clé!»

«Je suis aussi fière des femmes qui se lèvent, qui s’unissent et qui refusent que le patriarcat continue à nous limiter. Évidemment, je suis heureuse du succès de La Pimbêche et ça me fait chaud au cœur de constater que ma mission contribue à un changement positif. Mais je suis encore plus fière des femmes et de notre cheminement collectif. C’est beau de nous voir nous soutenir et nous élever entre nous.»

«En tant que créatrice et fondatrice de la marque, j’espère vraiment continuer à faire voyager mes valeurs à travers mes produits et contribuer à une évolution positive de la société!»

Et si tout était possible, y compris remonter le temps, quelle figure féministe et/ou artistique aimerais-tu rencontrer, qu’elle soit actuellement vivante ou décédée, et de quoi souhaiterais-tu discuter avec elle?

«J’adore cette question! Premièrement, Frida Kahlo. J’aimerais qu’elle me parle de sa force intérieure, de sa résilience et de sa vision du futur pour les femmes. J’aimerais lui résumer les grandes lignes de l’évolution des femmes d’aujourd’hui pour qu’elle en soit fière et peut-être même soulagée. J’aimerais lui dire qu’elle restera une femme inspirante pour les femmes du futur. Frida nous a appris la résilience et la détermination. Elle nous a appris à défier les standards et à vivre en alignement avec nous-même.»

«Après, Judy Chicago. J’aimerais lui dire que “The Dinner Party” m’a beaucoup marquée à l’adolescence. Cette œuvre m’a fait réfléchir sur le respect du corps et sur la façon d’honorer la féminité. J’aimerais parler davantage de la démocratisation de la vulve dans mon art, de la censure, de la sexualisation du corps de la femme et de la libération sexuelle de celle-ci. J’aimerais aussi souligner ici qu’être femme est un ressenti et n’est pas directement lié à être propriétaire d’une vulve.»

«Dans la pop culture, j’aimerais vraiment prendre un café avec Lady Gaga. J’aimerais qu’elle me transmette toutes ses pensées sur les standards de société et lui dire qu’elle a inspiré beaucoup de personnes à rejeter les normes pour vivre une vie authentique, sans devoir absolument “fitter” dans un moule.»

«Enfin, récemment, j’ai lu un livre qui parle de Marie de Magdala. J’aimerais vraiment lui parler pour connaître la vérité sur sa vie, car la religion a complètement déformé son histoire. L’Église l’a utilisée pour opprimer les femmes dans leur sexualité et pour instaurer la culpabilité d’être femme (bonjour le patriarcat!)»

«Il semble qu’elle n’était pas une prostituée (et même si c’était le cas, so what?), mais plutôt qu’elle était une femme importante dans la communauté et qu’elle transmettait les connaissances des pouvoirs du corps (guérison et sexualité), du mythe féminin sacré et de l’intelligence rythmique. J’aimerais vraiment connaître sa vérité pour déconstruire son histoire!»

Découvrez la gamme complète et les œuvres de La Pimbêche sur son site internet! Pour découvrir nos précédentes chroniques «En vogue avec…», visitez le www.labibleurbaine.com/En+vogue+avec…

Découvrez La Pimbêche en images

Par Philippe Nguyen, Mathieu Lacasse et La Pimbêche

  • «En vogue avec…» Patricia Méthot, fière fondatrice de la marque La Pimbêche
    Photo: Mathieu Lacasse
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    Photo: Mathieu Lacasse
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    Photo: La Pimbêche
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    Photo: Philippe Nguyen

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