Entrevue avec l'auteure-compositrice-interprète Willows – Bible urbaine

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Entrevue avec l’auteure-compositrice-interprète Willows

Entrevue avec l’auteure-compositrice-interprète Willows

Les départs donnent souvent l'impression d'une renaissance

Publié le 2 septembre 2014 par Marie-Hélène Chagnon St-Jean

Crédit photo : Christina Alonso

Le mardi 26 août a eu lieu le lancement de l'album homonyme de Willows au Verre Bouteille, sur Mont-Royal, où fans, fidèles et curieux se sont rassemblés. L’auditoire, tout aussi fébrile que l’auteure-compositrice-interprète Geneviève Toupin, a chaleureusement accueilli son changement de cap notoire: celui de renaître sous le nom d'artiste Willows.

Cernée de son spectacle de la veille (et des festivités qui ont suivi), c’est une Geneviève fatiguée mais enthousiaste qui s’est présentée à nous pour discuter de son nouvel album, aussi intitulé Willows.

La jeune femme, originaire de Saint-Claude au Manitoba, s’est dernièrement décidée à plonger tête première dans l’épanouissement de ce projet. Celui-ci fait suite au précédent The Ocean Pictures Project, paru en 2012, et à la Tournée des cafés, une série de capsules web où l’artiste revisite ses chansons en compagnie d’invités spéciaux dont Alex Nevsky et Bïa, pour ne nommer que ceux-ci.

Willows, c’est aussi deux villages éloignés qui furent précurseurs de l’inspiration de Geneviève. Là se trouvent d’éblouissants paysages, une nature préservée enracinant toujours plus l’artiste dans la contemplation. Là aussi on retrouve une femme plus mature, voire plus éclairée. 

Forte de son bagage culturel diversifié, de son père métis et de sa mère franco-manitobaine, l’artiste décrit ce nouveau projet comme le «tournant de sa trentaine, étape charnière d’une recherche de soi et d’unité». Soutenant que ce disque est sans équivoque son plus personnel à ce jour, on y retrouve des tonalités folk et suaves, une voix riche et des paroles semblant parfois maladroites, parfois mystiques. Ça fait sourire, ça fait voyager.

La dualité linguistique semblait tout indiquée pour une artiste avec un bagage culturel aussi diversifié. Pourtant, l’exercice ne fut pas aussi simple. Ayant grandi en écoutant une musique anglophone, celle-ci se sentait d’abord moins habile avec la maîtrise du français. Elle a d’ailleurs composé quelques chansons bilingues, dont «Bill Murray», lui permettant de «faire un pont entre les deux langues et de se réconcilier avec leurs différences»

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La rédaction a nécessité plusieurs phases d’essais-erreurs: trente chansons mises directement à la corbeille.  Ajoutons à cela le refus in extrémis de la continuation du projet la Tournée des cafés, cette fois-ci, à travers le Canada. «Ce fut un moment très dur à surmonter», a-t-elle avoué. C’est cette série de déceptions, de cafouillages et d’explorations vaines qui ont marqué le parcours de Geneviève, mais qui lui ont aussi permis de se définir et de trouver la voie qu’elle poursuit à présent.

Soutenue et encouragée par d’autres artistes comme Marianne Houle de Monogrenade (voix et violoncelle) ainsi qu’Antoine Gratton (arrangements), qui la côtoient depuis longtemps, qui connaissent son talent comme son potentiel et qui, eux aussi, n’ont pas hésité à donner leur appui. 

C’est d’ailleurs Émilie Proulx, amie et collaboratrice depuis ses débuts qui, rassurante, la convainquit d’enregistrer live ce nouvel opus. «Elle avait plus confiance en mes propres capacités que moi-même!» Exploit technique plus rarement vu en cette ère de montage postproduction, son style folk se porte très bien aux défauts qualitatifs que ce type de prestation apporte.

Son prochain spectacle se déroulera à l’auberge Chez Eugène, Ville-Marie, où elle promet une prestation sensible et ressentie. En attendant son retour à Montréal, on peut toujours se sustenter grâce à l’album ou à sa lumineuse websérie toujours en ligne la Tournée des cafés, à écouter et réécouter, en guise de boost matinal, tiens?

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