MusiqueCritiques d'albums
«Angst» de The Toxic Avenger: claviers rugissants et beats survoltés
Simon Delacroix, alias The Toxic Avenger, vient de mettre le point final à l’album Angst, qui donne suite à Bad Girl Needs Love Too (2008), Superheroes (2009) et Toxic Is Dead (2009), trois EP qui ont révolutionné le paysage de la musique électronique underground.
Ayant délaissé le fameux masque blanc et rouge qui lui assurait l’anonymat le plus complet après Toxic Is Dead, lequel symbolisait la mort de son personnage au sein du groupe hip-hop Ed Wood Is Dead, le Parisien Simon Delacroix est maintenant de retour en formule «visage à découvert» avec un opus surchargé mais plus dansant que ses précédents.
Angst est un album qui met toujours de l’avant les grosses basses et les couches électro-futuristes qui lui ont permis, dès ses balbutiements, de se tailler une place de choix parmi les meilleurs DJ au monde.
Fort de ses nombreuses collaborations, The Toxic Avenger s’est entouré de figures emblématiques françaises afin d’offrir à ses fans un opus vraiment all dressed. Dans la version européenne d’Angst, l’album contient la chanson «N’importe comment, feat. OrelSan», probablement l’une des meilleures collaborations de Simon Delacroix et du rappeur français à ce jour. Le chant provocateur d’OrelSan, mêlé aux beats survoltés du DJ, ont en effet donné naissance à une chanson enlevante et idéale pour les clubs parisiens branchés. Le seul hic, par contre, c’est que la chanson a été remplacée, sur la version nord-américaine, par «I’m Your Stalker, feat. Lexicon», une chanson redondante qui tape royalement sur les nerfs à la longue.
Autrement, le single «3/2/1, feat. Heidi Cannon» nous offre une mélodie vaporeuse moins hardcore que le son habituel de The Toxic Avenger, qui n’a jamais eu l’habitude de jouer dans la dentelle. Les claviers, lourds de promesses, rappellent ceux de Vitalic sur Flashmob, alors que la voix féminine de Heidi Cannon, jouée sur repeat, fait écho aux meilleurs badtrips offerts par les Torontois Crystal Castles sur Crystal Castles II, qui met davantage l’accent sur la voix angélique d’Alice Glass.
Les couches électroniques par superposition dans «Angst: One, feat. SomethingALaMode», qui alternent claviers, violons mélancoliques et voix féminine, vous feront bouger de la tête jusqu’au torticolis, alors que la chanson «C.O.L.D., feat. Bonjour Afrique» alterne une mélodie pop et rythmée symptomatique du changement de cap opéré récemment dans la musique de The Toxic Avenger.
Angst est l’album idéal pour les fans de Vitalic, The Subs et Crystal Fighters.
Appréciation: ****1/2
Crédit photo: www.theowlmag.com
Écrit par: Éric Dumais
Rédac' en chef mordu de lecture et d'arts vivants
Passionné de yoga, de méditation, de littérature et d'arts de la scène, Éric jongle au quotidien pour satisfaire ses envies du moment.
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