Sigur Rós au Centre Bell de Montréal: une expérience sonore et visuelle à couper le souffle – Bible urbaine

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Sigur Rós au Centre Bell de Montréal: une expérience sonore et visuelle à couper le souffle

Sigur Rós au Centre Bell de Montréal: une expérience sonore et visuelle à couper le souffle

Publié le 28 mars 2013 par Éric Dumais

C’est à 21 heures précises que Sigur Rós a donné le coup d’envoi à un spectacle époustouflant en démarrant avec «Yfirborð», un premier extrait prometteur qui figurera sur Kveikur, le septième album de la formation islandaise à paraître le 17 juin prochain.

L’ouverture offrait une expérience quelque peu déconcertante puisque le quintette, accompagné d’un ensemble classique de six musiciens, était dissimulé derrière un rideau transparent qui s’étendait sur toute la longueur de la scène, cachant même les côtés.

Les derniers accords de la pièce se sont étirés dans une envolée orchestrale comme seul Sigur Rós sait si bien le faire, faisant place à «Ný Batterí», dont l’ouverture a créé une salve d’applaudissements dans l’assemblée.

C’est un peu plus de 6 000 spectateurs qui étaient présents au Centre Bell pour entendre les nouvelles chansons de la formation, qui a fait partie l’été dernier de la programmation du festival de Musique et Arts Osheaga 2012.

Les jeux de lumières et d’ombrages apportaient un support visuel intrigant et hypnotique à certains moments, déformant les silhouettes sur la scène grâce aux flashs consécutifs des blacklight.

Tel un papillon sortant finalement de son cocon, Sigur Rós nous a finalement été révélé lors du morceau «Vaka», présent sur (), l’immense rideau s’effondrant aux pieds des musiciens, qui était au total onze sur scène.

Jón «Jónsi» Þór Birgisson et sa bande s’offraient enfin sous nos yeux, devant une cinquantaine de lumières orangées à l’éclairage diffus, dont l’ensemble rappelait la sérénité d’un lieu sacré.

Critique-spectacle-Sigur-Ros-Spectacle-Centre-Bell-27-mars-2013-Bible-urbaine-evenko1Le spectacle, débuté en grande pompe, s’est poursuivi avec notamment «Hrafntinna», «Sæglópur», «Fljótavík», «E-bow», «Varúð» et l’excellente «Hoppípolla», qui ont chacune offert une ambiance unique, alimentée par des projections organiques diffusées sur grand écran sur lequel on pouvait apercevoir des baigneurs dans l’eau, des plans de coraux, des poissons, des montagnes, des arbres, des enfants en gros plan, bref, des vidéos exprimant environnement et vitalité, à l’image des clips de Sigur Rós.

Jónsi, toujours aussi discret, s’est permis quelques salutations timides, sans toutefois trop pousser la note. Il s’est davantage concentré sur l’idée d’offrir un spectacle de grande envergure, contrôlant sa guitare au rythme de son archet et plongeant chaque spectateur dans un état de transe. Il faut avouer que son chant, très claironnant, nous captive très rapidement, objectif qu’il a réalisé avec brio pendant «Olsen Olsen», où il a étiré la note pendant plus de vingt secondes.

Les morceaux «Kveikur» et «Festival» ont passé vite, se confondant parmi la masse de succès frôlant les dix minutes chacun, mais c’est définitivement le single «Brennisteinn» qui a changé la direction du spectacle. Aboutie, bruyante, grinçante, cette pièce témoigne d’un certain désir d’innovation de la part du groupe, et c’est probablement le morceau le plus rock de Sigur Rós à ce jour.

Une magnifique partition orchestrale, interprétée par l’ensemble classique qui était séparé en deux, d’un côté les instruments à cordes, de l’autre les instruments à vent, a terminé en beauté la chanson, clôturant la prestation après plus d’une heure et demie d’effets visuels et sonores. Les onze musiciens sont ensuite revenus sur les planches du Centre Bell pour jouer «Glósóli» et «Popplagið», laquelle s’est terminée dans une envolée expérimentale à couper le souffle.

Malgré que l’expérience sonore ait semblé perdre quelques plumes par endroits, la faute étant fort probablement à l’immensité de la salle et à la distorsion de certains instruments trop forts, on retient du concert de Sigur Rós un deux heures d’intensité au bout desquelles on aurait juste envie de revivre l’expérience, encore et encore, et ce, malgré l’absence de «Svefn-g-Englar» au menu.

Tim Hecker

C’est l’artiste canadien Tim Hecker qui assurait la première partie. Tapi dans l’ombre, derrière ses platines, Hecker a offert une prestation linéaire qui a duré une trentaine de minutes. Sans grand rebondissement, probablement en raison de l’obscurité qui nous empêchait de voir les détails de la scène, son set était plus ennuyant qu’intrigant. Ses ambiances et ses envolées expérimentales rejoignaient certes la période contemplative de Sigur Rós, sans le chant dynamique de son frontman, mais c’est décidément un artiste à apprécier davantage sur album qu’en personne. Tim Hecker a d’ailleurs six albums à son actif. Vous pouvez jeter un coup d’œil à sa discographique juste ici: www.sunblind.net.

Appréciation: ****

Liste des chansons:

1. Yfirborð
2. Ný Batterí
3. Vaka
4. Hrafntinna
5. Sæglópur
6. Fljótavík
7. E-bow
8. Varúð
9. Hoppípolla
10. Með Blóðnasir
11. Olsen Olsen
12. Kveikur
13. Festival
14. Brennisteinn

Rappel:

15. Glósóli
16. Popplagið

Crédit photo: Vanessa Leclair

Écrit par: Éric Dumais

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