L’Escapade d’Ingrid St-Pierre au Cabaret la Tulipe: une soirée tout en douceur

Critique – Ingrid St-Pierre a foulé les planches du Cabaret La Tulipe vendredi soir pour y présenter les chansons de son plus récent album, «L’Escapade». Une soirée tout en douceur où piano et voix valsaient allègrement avec les sons de six musiciens, dont le quatuor à cordes Quatr’Ailes.

Devant la salle complètement remplie de l’avenue Papineau, l’auteure-compositeure-interprète a débuté sa prestation avec la pièce La chocolaterie. L’artiste originaire de Cabano n’a pas hésité à partager avec le public les diverses anecdotes qui ont imprégné ses chansons, lui offrant une toute nouvelle vision de ses œuvres.

Elle a interprété au cours du spectacle quelques titres de son premier album, «Ma petite mam’zelle de chemin». Sa pièce Pâtes au basilic a reçu un accueil très chaleureux, le piano ponctué à maintes reprises des rires des spectateurs.

Les arrangements de «Ma petite mam’zelle de chemin», rehaussés par le quatuor à cordes, le contrebassiste et les nombreuses percussions, gagnent incontestablement en richesse. De nouvelles sonorités un peu plus orientales ont fait leur apparition dans ses compositions. Il s’agit un beau voyage, une escapade, qu’elle nous invite à partager avec elle. Les lanternes chinoises de la mise en scène en témoignaient d’ailleurs. Plusieurs transitions et introductions au piano ont été retravaillées pour le concert, ce qui n’a fait qu’ajouter à la magie de ses mots.

La planque à libellules était incontestablement la pièce la plus forte du spectacle. La sonorité du violoncelle manié par Camille Paquette-Roy était riche et puissante, instaurant des bases solides pour les autres violonistes sur scène. En quelques phrases l’auteur-compositeure-interprète introduisait ses différentes chansons: «C’est l’histoire d’une fille un peu cinglée qui suit un garçon partout, jusque dans le café où il lit ses bouquins. Elle jette un regard par-dessus son épaule pour poser son regard sur les pages et se dire que pendant un instant, ils ont été tous les deux sous la même couverture» qui donnaient une dimension toute autre aux paroles. Cette fois-ci, il s’agissait de la pièce Valentine.

Ingrid St-Pierre a semblé très émue de recevoir un tel accueil pour sa rentrée montréalaise. Elle s’est adressée plusieurs fois au public pour le remercier de s’être déplacé malgré la tempête: «Vous mettez du soleil dans ma journée». Comme pièce de rappel, elle a interprété Ficelles, avec sa voix aérienne qui la caractérise, se permettant quelques improvisations dans les mélodies au piano. Tout en douceur, elle a clôturé le spectacle avec la pièce Collée sur tes papilles, qui comprenait un joli arrangement pour le quatuor à cordes. Ces musiciens jouaient avec une sensibilité à fleur de peau.

Ingrid St-Pierre se sert des mots pour toucher droit au cœur ceux qui lui prêtent leurs oreilles. La poésie de sa plume prend un tout autre sens lorsqu’elle interprète ses paroles. Elle se balade constamment entre réalité et fiction, ses œuvres prenant parfois l’allure de véritable contes, alors que d’autres fois elles sont criantes de vérité et atteignent des cordes sensibles.

Elle continue sa tournée à travers le Québec durant tout l’hiver. Deux dates supplémentaires de concerts ont été annoncées. Les 15 et 16 juin, Ingrid St-Pierre sera au Gesù à Montréal dans le cadre des FrancoFolies.

Les deux albums d’Ingrid St-Pierre sont disponibles en téléchargement en ligne ici.

Consultez le dossier photo de la soirée.

Appréciation: ****

Crédit photo: Andréanne LeBel

Écrit par: Andréanne LeBel