Critique du spectacle de Grinderman au Métropolis: hurler avec les loups – Bible urbaine

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Critique du spectacle de Grinderman au Métropolis: hurler avec les loups

Critique du spectacle de Grinderman au Métropolis: hurler avec les loups

Publié le 13 novembre 2010 par Éric Dumais

C’est aux alentours de 21 heures que le collectif Grinderman a foulé les planches du Métropolis sous une pluie torrentielle d’acclamations et d’applaudissements.

En effet, la bande des Bad Seeds, constituée par le pluridisciplinaire et légendaire Nick Cave ainsi que Warren Ellis, Martyn P. Casey et Jim Sclavunos, a offert une prestation du tonnerre, qui s’inscrira à jamais dans l’imaginaire de ceux qui étaient rassemblés hier soir pour la toute première tournée nord-américaine du groupe depuis sa création en 2006.

Après une courte prestation de l’artiste américain d’origine iranienne Armen Ra, lequel est reconnu comme étant l’un des meilleurs joueurs de Theremin au monde (un instrument inventé par le Russe Léon Theremin en 1928 et qui se joue sans contact de la part du musicien), les Grinderman sont montés sur scène à peine quelques instants plus tard. Aussitôt les lumières éteintes, signe que le spectacle allait commencer incessamment, le public montréalais s’est mis à hurler, en pleine effervescence. Les membres de la formation, outre Nick Cave, sont montés les uns après les autres en saluant rapidement la foule d’un revers de la main. Le meneur de jeu a suivi peu de temps après avant d’entamer dans un accord bruyant les premiers instants mémorables de cette soirée du 12 novembre.

Ce que l’on retient avant tout de la performance des Bad Seeds, c’est décidément le caractère brutal et sauvage de ces musiciens d’expérience. Nick Cave, du haut de ses six pieds, est réellement imposant sur scène, et il l’est encore plus lorsqu’il se déchaîne tel un lion en cage. Il n’était pas rare, en effet, de voir certains membres de la formation botter des lutrins ou carrément lancer des maracas en l’air! Il fallait être averti: les Grinderman étaient là pour s’amuser et personne n’allait les en empêcher. Ils ont pratiquement joué l’intégrale de leur dernier opus, Grinderman 2, à savoir Mickey Mouse and the Goodbye Man, Worm Tamer, Heathen Child, When my Baby Comes et Evil, pour ne nommer que celles-ci, ainsi que quelques pièces de leur premier chef-d’œuvre, l’exquis et délicieux Grinderman.

Côté mise en scène, il n’y avait décidément rien de spectaculaire à retenir, sauf peut-être l’immense rideau noir qui recouvrait le mur derrière la scène. C’était épuré et sans fioriture. La beauté du spectacle résidait en fait dans le jeu des lumières, qui diffusaient un mélange exquis de teintes au dosage parfait s’accordant à merveille. Pendant les moments un peu plus calmes, le mariage entre les couleurs froides suffisait amplement, alors que les moments d’intensité pure étaient plutôt accentués par des « flashs » de couleurs vives, tels le rouge et le blanc (au stroboscope), ce qui offrait une vision sanguinaire et sauvage vraiment délectable.

Pour ceux qui connaissent Nick Cave & the Bad Seeds depuis belle lurette, vous ne serez peut-être pas surpris d’apprendre que les Grinderman ont offert une prestation hautement satisfaisante, mais de courte durée. Nick Cave, qui a l’habitude d’offrir des spectacles assez longs et intenses frôlant parfois les 2 heures 30 minutes, n’a pas semblé vouloir demeurer dans le même créneau hier soir au Métropolis. Au moins, le quatuor est remonté sur scène pour offrir deux rappels (chose que l’on voit rarement ici au Québec) et a offert 1 heure 30 minutes de musique «non-stop», où les meilleures rythmiques rock garage frappaient la cadence diaboliquement. Le clou du spectacle? Assurément lorsque Grinderman est remonté pour la deuxième fois sur scène, alors que les techniciens, l’instant d’avant, s’affairaient à tout ramasser.

Appréciation: ****

Crédit photo: Tous droits réservés

Écrit par: Éric Dumais

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