ThéâtreCritiques de théâtre
Crédit photo : Matthew Fournier
Ils sont quatre comédiens – deux hommes et deux femmes – qui racontent la vie et les histoires amoureuses de quatre personnes qui ne sont pas eux-mêmes. À la troisième personne, Evelyne de la Chenelière, Marie-Eve Pelletier, Paul Ahmarani et David Boutin récitent tour à tour, sans jamais dialoguer, un pan de la vie d’un quadrilatère amoureux composé de Sandra, Dennis, Albert, le meilleur ami depuis toujours de l’autre, et Margaret.
Il y a une certaine parenté entre Illusions et une œuvre de De la Chenelière – qui ne fait ici pourtant qu’interpréter, mais qui s’insère plutôt bien dans cet univers – comme La Concordance des temps, qui sont tous deux composés de récits individuels monologués que le spectateur doit rassembler afin de reconstituer clairement l’histoire qui lui est présentée.
Pourtant, entre les nombreuses anecdotes qu’on croit véridiques et celles racontées à la blague – car Illusions est remplie d’humour autant que de tragique, et celle-ci passe beaucoup par le personnage de Paul Ahmarani –, il est parfois difficile de discerner la réelle histoire de ces deux (ou quatre) amours. Malgré tout, on se plait véritablement à réfléchir et à se questionner avec les comédiens, et aussi à les voir, d’un langage non verbal, se lancer la balle pour que l’un réponde à son récit en le complétant du point de vue d’un autre personnage. Car bien que chacun instaure son pan d’histoire de façon individuelle, c’est véritablement lorsqu’ils sont les quatre sur scène que la chimie est palpable et que le spectateur peut avoir autant de plaisir que les interprètes.
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