«Illusions» d’Ivan Viripaev, dans une mise en scène de Florent Siaud, au Théâtre Prospero – Bible urbaine

ThéâtreCritiques de théâtre

«Illusions» d’Ivan Viripaev, dans une mise en scène de Florent Siaud, au Théâtre Prospero

«Illusions» d’Ivan Viripaev, dans une mise en scène de Florent Siaud, au Théâtre Prospero

Ce qu’on voudrait bien croire, et ce qui est

Publié le 19 mars 2015 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : Matthew Fournier

Dennis aime sa femme Sandra de tout cœur et n’a jamais aimé personne d’autre. Sandra, elle, a caché toute sa vie son amour pour Albert, qui, lui, se rend finalement compte qu’effectivement il n’aimait pas Margaret durant ces 54 dernières années! Confrontée à ce rejet, Margaret avouera son amour pour Dennis, qui avait pourtant juré fidélité à Sandra. Qui aime réellement qui? Et comment savoir ce qui est vrai et ce qui est faux, dans Illusions du dramaturge russe Ivan Viripaev, montée par le Groupe La Veillée et présentée au Théâtre Prospero, dans une mise en scène de Florent Siaud jusqu’au 11 avril 2015?

Ils sont quatre comédiens – deux hommes et deux femmes – qui racontent la vie et les histoires amoureuses de quatre personnes qui ne sont pas eux-mêmes. À la troisième personne, Evelyne de la Chenelière, Marie-Eve Pelletier, Paul Ahmarani et David Boutin récitent tour à tour, sans jamais dialoguer, un pan de la vie d’un quadrilatère amoureux composé de Sandra, Dennis, Albert, le meilleur ami depuis toujours de l’autre, et Margaret.

Il y a une certaine parenté entre Illusions et une œuvre de De la Chenelière – qui ne fait ici pourtant qu’interpréter, mais qui s’insère plutôt bien dans cet univers – comme La Concordance des temps, qui sont tous deux composés de récits individuels monologués que le spectateur doit rassembler afin de reconstituer clairement l’histoire qui lui est présentée.

Illusions-Ivan-Viripaev-Theatre-Prospero-critique-Bible-Urbaine

Pourtant, entre les nombreuses anecdotes qu’on croit véridiques et celles racontées à la blague – car Illusions est remplie d’humour autant que de tragique, et celle-ci passe beaucoup par le personnage de Paul Ahmarani –, il est parfois difficile de discerner la réelle histoire de ces deux (ou quatre) amours. Malgré tout, on se plait véritablement à réfléchir et à se questionner avec les comédiens, et aussi à les voir, d’un langage non verbal, se lancer la balle pour que l’un réponde à son récit en le complétant du point de vue d’un autre personnage. Car bien que chacun instaure son pan d’histoire de façon individuelle, c’est véritablement lorsqu’ils sont les quatre sur scène que la chimie est palpable et que le spectateur peut avoir autant de plaisir que les interprètes.

L'avis


de la rédaction

Vos commentaires

Revenir au début