«The Twilight Saga: Breaking Dawn Part 2 Soundtrack»: pour une dernière fois – Bible urbaine

MusiqueCritiques d'albums

«The Twilight Saga: Breaking Dawn Part 2 Soundtrack»: pour une dernière fois

«The Twilight Saga: Breaking Dawn Part 2 Soundtrack»: pour une dernière fois

Publié le 28 novembre 2012 par Jim Chartrand

Bonheur, tristesse ou dépression? Les réactions seront nombreuses, mais il faut tous atteindre la même acceptation: la saga Twilight prend finalement fin au grand écran, laissant toutefois derrière elle d’intéressants souvenirs musicaux.

On n’a jamais su pourquoi ni vraiment à qui on devait cela, mais en termes musicaux, la saga Twilight a toujours été fortement audacieuse en commandant à de grands artistes de la scène pop et indie des compositions originales adaptées spécialement pour la série. Cinq films plus tard, la tradition se poursuit et les beaux noms se multiplient à nouveau alors que St. Vincent réapparait, elle qui avait livré avec Bon Iver la sublime «Roslyn» trois films plus tôt, et que des noms d’antan comme Green Day et d’autres plus récents comme Passion Pit se joignent sans mal à la grande fête.

Certes, il y a bien un leitmotiv évident de l’amour éternel qui est chanté et scandé ici et là (n’est-ce pas l’endroit tout désigné après tout?), mais on trouve difficilement des trucs transcendants dans l’ensemble. Bien sûr, pour l’amour des artistes, on prêtera l’oreille, et celui-ci se laissera adoucir à plus d’un moment, comme c’était le cas avec les disques précédents, mais on passera plus de temps à se forcer à aimer certaines pièces qu’à se laisser charmer par elle.

Alors que le film raconte les ébats d’une séduction totalitaire à laquelle on croit difficilement (on n’entrera pas dans le débat de la frigide prisonnière d’un triangle amoureux partagé avec un stalker et un chien des bois), on a tout autant de mal à croire à cette séduction musicale qui a plutôt l’air d’un fourre-tout ou d’une playlist maladroite appartenant à une ado qui a des goûts bien variés. Dès le début, on se prête au jeu avec la mélancolie type mais enjouée de Passion Pit sur «Where I Come From», qui dérive vers la pop bonbon (sans mauvais jeu de mots) de Ellie Goulding avec «Bittersweets», pour laisser place à l’insipide «The Forgotten» de Green Day, ce qui a pour résultat de nous brasser d’un univers à l’autre. 

C’est encore plus bizarre de trouver après tous ces détours à tendance pop une élégante suite musicale nommée à partir d’une phrase décisive dudit film («Plus que ma propre vie», en français!) du grand compositeur Carter Burwell. Ce dernier, de retour à la barre pour un troisième mandat (deux de plus que ses illustres collègues Alexandre Desplat et Howard Shore) qui semblent également sur le pilote automatique. Bien que somptueux et riche en textures, on avait franchement préféré son plus mémorable «Love Death Birth» de la veille, qui ouvre d’ailleurs le film en accompagnant l’impressionnant générique.

Au moins, le disque a l’avantage de nous faire découvrir avec plus d’attention les pièces dans leur intégrité qui sont honteusement placées n’importe comment dans le film, à l’aveuglette, ou presque sans respect apparent pour ses créateurs. Pensons ici à la chanson «The Antidote» de St. Vincent, qui passe carrément dans le beurre, pièce qui, pourtant, détonne et satisfait grandement pour les amateurs de la grande dame.

Pas toujours pour le mieux, mais quand même, puisque heureusement, à travers les acceptables «All I’ve Ever Needed» de Paul McDonald et Nikki Reed (qui est également l’une des vedettes du film), «Cover Your Tracks» d’A Boy and His Kite, on trouve les bien plus audacieuses «Fire in the Water» de Feist (qui résonnera à la mémoire de tous ceux ayant vu le film comme de la pièce d’une des scènes torrides et suggestives), et la sublime «Ghosts» de James Vincent McMorrow. Deux pièces qui n’ont pas peur de se lancer à fond dans la teinte hivernale et condamnée de la série, adoptant un folk jazzé fortement soigné. Tout le contraire des mystérieuses «New For You» de Reeve Carney et «Speak Up» d’un groupe qui s’appelle, et sortez les majuscules, POP ETC et qui, au final, nous laissent un peu hésitants…

Enfin, un peu comme le film, on doute que le disque passe à l’histoire. Il demeure toutefois un produit qui n’est pas dénué d’intérêt, puisque 100% original, mais à l’exception de quelques pièces qui se glissent bien dans son lecteur MP3, on ne risque pas de tomber sur quelqu’un qui en recommandera fortement l’écoute.

Appréciation: **½

Crédit photo: Warner Music

Écrit par: Jim Chartrand

Vos commentaires

Revenir au début