«Sweet Sour» de Band of Skulls: un virage avec moins de mordant – Bible urbaine

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«Sweet Sour» de Band of Skulls: un virage avec moins de mordant

«Sweet Sour» de Band of Skulls: un virage avec moins de mordant

Publié le 15 février 2012 par Éric Dumais

Trois ans après la sortie de Baby Darling Doll Face Honey, un premier album chaudement accueilli par la critique, le trio Band of Skulls, originaire de Southampton, une ville portuaire de la côte sud de l’Angleterre, récidive avec Sweet Sour, un deuxième opus réussi mais moins savoureux.

Band of Skulls, malgré son âge précoce, s’est très tôt mérité les louanges d’un public d’emblée admirateur. De fait, Baby Darling Doll Face Honey regorge de succès incontournables (Light of The Morning, Death by Diamonds And Pearls, I Know What I Am) et de mélodies brit-rock d’une énergie singulière. Récidiver avec un nouvel album aussi entraînant que le premier était un défi majeur et Band of Skulls, en vérité, ne l’a remporté qu’à moitié.

La complicité entre Russel Marsden et Emma Richardson est toujours aussi bien exploitée que jadis et leurs voix se mélangent avec brio dans des envolées vocales tantôt très poétiques. Par contre, les mélodies, jadis agressives, se sont largement adoucies, comme le calme après la tempête. Alors que l’album Baby Darling Doll Face Honey s’apparente davantage à un plat que l’on déguste froid, Sweet Sour, quant à lui, se savoure plutôt avec force retenues et manières, car un virage a été emprunté, qu’on le veuille ou non. L’orchestration est la même, aucune fioriture ou bidouillage électronique n’a entaché la sonorité des Brits, mais la hargne, la spontanéité et l’urgence qui maquillaient si bien les mélodies du trio ont été remplacées par des chansons rock moins agressives et plus léchées. Les deux premiers singles, «The Devil Takes Care Of His Own» et «Bruises», ainsi que les diaboliquement rythmées «Sweet Sour», «Wanderluster» et «Lies» conservent l’énergie dévastatrice des grands débuts, tandis que les nombreuses ballades «Lay My Head Down», «Navigate», «Hometowns» et «Close To Nowhere» plairont davantage à ceux qui aiment brandir la flamme de leur briquet, bien emmitouflés dans les bras de l’être cher.

Au final, Sweet Sour, un peu comme Suck It And See des Arctic Monkeys, est un virage plus sécurisé manquant toutefois un peu de sincérité et d’intensité.

Appréciation: ***

Crédit photo: www.bandofskulls.com

Écrit par: Éric Dumais

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