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Crédit photo : Félix Bouchard (photo prise au Boquébière de Sherbrooke)
Sous l’invitation de l’organisme Impératif français, qui a souligné ses 40 ans dans le cadre de ses Soirées insolites, le public gatinois était invité à découvrir des mélodies innovantes et ambitieuses, en plus de l’exposition de Trees (Shane Cantin, étudiant en art visuel au Cégep de l’Outaouais). Un accord entre arts visuels et musique qui invitait à l’évasion, toujours insolite.
L’artiste multi-instrumentiste Salomé Leclerc confiait à Bible urbaine quelques jours avant le spectacle avoir préparé plusieurs surprises pour rendre cette soirée présentée jeudi soir spéciale. «L’album est très musclé, assez rythmé. On va se permettre une certaine liberté étant donné l’endroit intime. Certaines chansons seront très revisitées, parfois avec plus de clavier, parfois plus dépouillées.»
Elle réservait également deux reprises, qui ont fait l’unanimité dans la salle: «Vingt ans» de Léo Ferré, arrivée avec l’avertissement («très différemment de l’original»), Leclerc rendant par le fait même un bel hommage au poète, et «La fin de l’homme» de Daniel Bélanger, qu’elle avait déjà chantée en duo avec Ariane Moffatt.
Ce soir-là, «Tourne encore» a été proposée en version plus pop, avec de longs silences rythmant intelligemment la chanson. Le public a semblé apprécier entendre ses chansons retravaillées, avec des guitares plus lourdes et davantage d’arrangements. Certaines teintes musicales étaient parfois plus expérimentales, offrant un éventail musical varié pendant près de 75 minutes. Et sans mauvais jeu de mots, l’entracte tombait presque mal après «Le bon moment», qui a fait tout son effet sur le public réchauffé.
Avec sa popularité grandissante, son passage remarqué au récent Gala de l’ADISQ 2015 et les deux albums qu’elle a à son actif et pour lesquels elle a raflé de nombreux prix, il faut craindre que cette soirée du 12 novembre fût son dernier passage dans l’intimité du cabaret. Elle le dit elle-même: «Je ne dis pas ça à chaque spectacle, mais c’est une de mes salles préférées».
On la croit sur parole. L’atmosphère était propice aux pièces dépouillées et on l’a notamment entendu seule avec sa guitare électrique sur «Partir ensemble». «Le moment simple de la soirée», s’est conclu sur un final d’harmonica qui en a fait redresser plusieurs sur leur chaise. Ses deux acolytes, José Major et Jean Luc Huet (travaillant avec Pierre Flynn et Jérôme Minière notamment), lui ont lancé à la blague «Ça nous tente plus!» au moment de remonter sur scène pour les dernières chansons.
Regardant dans les yeux, tour à tour, chaque personne de la salle comble, avec intensité, l’artiste a été tout au long des 17 chansons offertes d’une sincérité troublante. Elle nous a laissé sur son succès «Arlon», qui a continué de résonner sur le chemin du retour.
Salomé Leclerc commence tranquillement à travailler sur son troisième album, dans une période occupée, et rêvant dans le futur «d’explorer la réalisation et travailler les arrangements pour d’autres artistes», comme elle nous le disait en entrevue.
On le lui souhaite!
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de la rédaction