The Julie Ruin avec Nancy Pants au Théâtre Fairmount de Montréal

Le public était nombreux pour accueillir en première partie le groupe montréalais Nancy Pants, pour qui ça semblait être leur plus grand concert jusqu’à maintenant. Les musiciens semblaient très impressionnés par la salle mais malgré une certaine nervosité, ils ont su donner une bonne prestation. Sous un éclairage assez cru, le trio a bien rendu son pop rock aux accents garage. Plutôt pop, certaines chansons ont vraiment un caractère plus rock où se glissent parfois des mélodies rappelant la fin des années 50 et le début des années 60. Un groupe prometteur qu’on aimerait bien voir à Pop Montréal bientôt.

Puis est arrivé sur scène The Julie Ruin, quintette formé d’anciens membres de Bikini Kill, Le Tigre et de Kiki And Herb, qui a amorcé la soirée de belle façon avec le premier extrait de leur deuxième et plus récent  album Hit Reset, «I Decide». Le moteur du groupe semble être la chanteuse et riot grrrl Kathleen Hanna, qui écrit les textes de toutes les chansons. Sur scène, la femme de 47 ans, qui en parait 27, rend ces morceaux avec une superbe énergie et une attitude punk authentique qui ferait pâlir de jalousie bien des frontman-frontwoman. La voix de Hanna se promène aisément entre les aigus et les graves, et si elle n’est pas toujours juste (on est quand même devant du punk), Hanna maîtrise la manière punk de chanter, les variations de tons et la façon nuancée de crier ses paroles avec une colère contenue. Mais elle peut aussi chanter sur des morceaux plus mélodiques. Aisément.

Kathleen Hanna est aussi assez bavarde en concert. Et elle semble très à l’aise en s’adressant à la foule. Elle et son claviériste Kenny Mellman nous ont jasé ça toute la soirée, Hanna y allant de diverses anecdotes personnelles en introduction aux chansons, petits moments autobiographiques, souvent une perception féminine des choses, certains diront à tort féministe. Mellman, pour sa part, y allait de commentaires plus légers, entre autres de son appréciation de Montréal et de ses emblèmes du Mile-End. Ils avaient l’air à s’amuser. Et nous aussi.

Les musiciens d’expérience de The Julie Ruin ont montré leur savoir-faire et ont prouvé que ça prend du talent derrière une attitude punk. Le groupe a vraiment fait plaisir à l’auditoire tout au long de la soirée, en interprétant des chansons de leurs deux premiers albums, d’une façon plus rock, plus crue, mais aussi en y intégrant au chœur les différentes voix de tous les membres du band, selon les chansons. Ils ont même fait une reprise de «Pedestrian at Best» de Courtney Barnett, version punk. Excellent. Comme tout le concert.

C’était le premier passage de The Julie Ruin à Montréal et on espère vivement que ce ne sera pas le dernier.