Salomé Leclerc enchante L’Astral: place à la sage candeur – Bible urbaine

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Salomé Leclerc enchante L’Astral: place à la sage candeur

Salomé Leclerc enchante L’Astral: place à la sage candeur

Publié le 13 juin 2012 par Sophie R. Bragg

Elle n’a que 25 ans et pourtant, ses textes débordent d’une finesse et d’une maturité transcendante. Hier, à L’Astral, pour la première fois, les spectateurs se déplaçaient pour entendre Salomé Leclerc et rien que Salomé Leclerc. Redécouverte de son album «Sous les arbres», live.

L

L, ou Raphaëlle Lannadère, a d’abord assuré la première partie. Pendant un peu plus d’une heure, elle a interprété son disque Initiale, lèvres légèrement pincées, comme si elle souhaite chanter, mais qu’à moité: l’exercice lui a même semblé laborieux, jusqu’en paraître blasée. Tout sonne rond dans sa bouche, et de sa voix délicate, elle conte et raconte une poésie tantôt lourde, tantôt pleine d’émotion, le tout dans une ambiance folk et jazzée.

Sa chanson «Sur mon île», hommage à Lhasa, est un véritable bijou. Les premiers accords sont d’ailleurs nés d’une complicité avec The Barr Brothers. La batterie, présente et bien exploitée, rythme la mélodie d’un battement de cœur pour celui qui n’est plus. «La route est vivante quand je chante», affirme L, et le temps de cette chanson, la Lhasa était bien là.

Salomé Leclerc

Vêtue d’une camisole arborant le mot «FREE» et de bottillons à la garçonne, Salomé entame la soirée avec un «Nous marcherons» sensuel et lent. Bien en sécurité derrière son énorme guitare, elle chante et regarde au loin, ailleurs, vers le quai peut-être. Après de brèves salutations, elle crie au loup et propose aux spectateurs de «Partir Ensemble». Et c’est exactement pour cette raison que la foule se rassemble devant elle: pour parcourir son monde, décrit avec ce petit grain dans la voix, cette écorchure qui en fait sa signature.

Elle sourit en chantant la mélancolie et lance pleine de simplicité après une chanson: «C’était beau, hein?». Elle aime et apprécie sa musique autant que les spectateurs.

Le coup de tambour donné tout au long de la soirée ajoute une touche primitive, quasi animale, à la façon d’un son rassembleur et envoûtant, où le folk valse entre l’électro et l’acoustique.

Salomé confie avoir profité d’un coup de pouce de Philippe B pour terminer deux chansons, dont «Garde-moi collée». En écoutant ce morceau, personne ne peut s’empêcher de vouloir déposer la jeune chanteuse dans un pendentif, tel un trésor, et de la garder autour du cou, toujours avec soi.

Elle termine souvent ses prestations en laissant tomber sa tête et son corps vers l’avant, comme une marionnette oubliée, un abandon de soi, une intimité offerte avec pudeur et candeur.

Appréciation: ***1/2

Crédit photo: Victor Diaz Lamich

Écrit par: Sophie R. Bragg

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