Philippe B et le Quatuor Molinari au Club Soda: court mais beau – Bible urbaine

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Philippe B et le Quatuor Molinari au Club Soda: court mais beau

Philippe B et le Quatuor Molinari au Club Soda: court mais beau

Publié le 13 juin 2012 par Laurence Lebel

Inspiré par les compositions des grands maîtres du classique, Philippe B nous a offerts en 2011 Variations fantômes, l’un des plus beaux albums de l’année. Afin de rendre justice à ce sublime chef-d’œuvre, Philippe B s’est entouré du Quatuor Molinari et de quelques comparses musiciens pour nous offrir une soirée inoubliable.

Passé les portes du Club Soda, on pouvait entendre une mouche voler. Tous les yeux étaient rivés sur la scène où Philippe B débutait avec la chanson qui ouvre son album, «Hypnagogie». Impossible de ne pas craquer dès les premières notes jouées et les premières paroles chantées. C’est tout en délicatesse que le Quatuor Molinari s’est joint à la guitare sèche de Philippe pour enchaîner une douce mélodie inspirée de «La baigneuse de Trouville» de Francis Poulec. Ensuite, ce fut le tour de la rafraîchissante chanson «L’Été», inspirée de «L’Été (Adagio)» des Quatre saisons de Vivaldi. Philippe B l’a d’ailleurs présentée comme la chanson qui sera d’actualité au moins une fois par année. Bien vu Philippe, bien vu!

Moment fort de la soirée, alors que les premières notes de «Petite leçon de ténèbres» ont été entamées. La courte chanson, inspirée de «Leçons de ténèbres» de François Couperin, a ébloui la foule par sa simplicité et son lot d’émotions. La montée dramatique assurée par l’accompagnement vocal des deux choristes classiques était magnifique et il était inévitable de ne pas vibrer au son de leurs voix.

Suivant l’ordre exact de son album, les spectateurs n’étaient pas trop dépaysés par le déroulement de la soirée. Philippe B agrémentait le temps entre ses chansons avec des anecdotes drôles et rafraîchissantes au sujet de ses compositions. D’ailleurs, il était amusant d’apprendre que «Mort et transfiguration (d’un chanteur semi-populaire)» est en fait un simulé de sa propre mort. De ce fait, nous avons aussi appris que la chanson «California girl» porte sur une fille qui n’est plus là et, pour reprendre les paroles de Philippe B, «Est-elle partie au dépanneur? Est-elle chez sa mère? Est-elle morte? On l’sait pas. Est juste pas là !». C’est peu dire, mais Philippe B aime garder le mystère!

En plus des pièces de Variations fantômes, Philippe B nous a offert de vieilles chansons tirées de ses deux précédents albums. C’était donc un plaisir de réentendre «Archipels», «Taxidermie» et «Rose» (qu’il a joué en rappel en expliquant au public «qu’il ne savait pas trop pourquoi il avait fait rimer cactus avec autobus»).

Autre beau moment de la soirée, alors que la seule et unique pièce non inspirée du répertoire classique, «Marie», vient de commencer. Le morceau, écrit pour une amie chorégraphe du chanteur a été, selon lui, le plus rapide à écrire. Au moment de son interprétation, six des douze musiciens se sont levés pour effectuer des mouvements de danse contemporaine. Beau clin d’œil à l’amie-protagoniste de la chanson.

Le spectacle s’est terminé rapidement (1h20 seulement), ce qui a eu pour résultat de nous laisser un peu sur notre faim. Néanmoins la soirée a été très agréable et la prestation de Philippe B confirme qu’en plus d’être un bon auteur-compositeur-interprète, il est aussi un très bon entertainer.

Appréciation: ****

Crédit photo: L’Équipe Spectra

Écrit par: Laurence Lebel

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