Musique
Crédit photo : Gracieuseté d'Analekta
«Secrets de Noël» de Gino Quilico
Le baryton lyrique présente ici un album de Noël qui a du mal à se définir. Les premières notes de «Have Yourself a Merry Little Christmas» laissent supposer une relecture résolument jazz des pièces de Noël. Mais, au fil de l’album, on entend des arrangements voguant également entre le pop et le lyrisme. En ce sens, l’ordre des pièces, comportant des styles différents, alimente l’incongruité de l’album. Par exemple, après le duo latin «A la Nanita Nana» avec sa fille, Quilico enchaîne avec «The Secret of Christmas», une pièce au fini ludique piano et voix. Cette pièce brise le rythme d’écoute de l’album. C’est comme cela du début à la fin.
Sur le plan musical, le chanteur adapte difficilement sa voix et son interprétation aux pièces qu’il propose. Il manœuvre entre des projections (faibles) lyriques, mais contrôle son vibrato, et ajoute des techniques de chant populaire. À l’écoute, on ne peut savoir que Quilico est d’abord un chanteur lyrique… On croit plutôt que c’est un chanteur pop qui veut chanter de l’opéra. Tout cela donne un résultat inégal.
Parmi les bons côtés de l’album, il faut mentionner les quatre dernières pièces, reprises d’un enregistrement avec la CBC datant de 1992. Celles-ci permettent d’apprécier des duos plus travaillés et impressionnants entre Gino Quilico et son père, Louis Quilico. Plus particulièrement, le «Panis Angelicus» de Franck est majestueux et les voix des barytons sont justes et matures. Le «Ninna Nanna Gesu Bambino» s’avère une belle découverte.