Loco Locass au Club Soda dans le cadre des FrancoFolies de Montréal: le trio rap est loin d'être mort – Bible urbaine

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Loco Locass au Club Soda dans le cadre des FrancoFolies de Montréal: le trio rap est loin d’être mort

Loco Locass au Club Soda dans le cadre des FrancoFolies de Montréal: le trio rap est loin d’être mort

Publié le 16 juin 2013 par Sophie Boileau

Tous ceux présents l’année dernière se souviendront de l’atmosphère particulière dans laquelle s’est déroulée le spectacle de Loco Locass sur la Place des Festivals. Un fond de printemps érable, un groupe qui n’a pas peur des mots et de l’engagement, des étudiants sur le pied d’alerte prêt à sortir casserole et slogan pour scander «Libérez-nous des Libéraux». À cette époque, le trio de rap venait tout juste de faire paraître son troisième album, Le Québec est mort, vive le Québec!

Presque un an jour pour jour, le public était toujours au rendez-vous au Club Soda. Après avoir été pratiquement absent de la scène musicale pendant huit ans, on peut comprendre que certains admirateurs étaient impatients de voir Biz, Chafiik et Batlam. Dès leur arrivée sur scène, la foule s’est mise à crier «Olé, olé et Loco, loco». Il n’en fallu pas plus pour que s’ouvre le rideau et laisse ainsi la place aux rythmes et aux rimes de Loco Locass.

Alors qu’en 2012 le public découvrait les chansons de l’album tant attendu Le Québec est mort, vive le Québec, samedi soir, dès la première chanson, la foule reprenait en chœur le refrain. Majoritairement composé des chansons du dernier opus, nous avons eu droit à «[Wi]», «Keven et Gaétan», «Tous les jours», «Maccrocher?» et «Du joufflu», notamment.

Évidemment, le groupe engagé a tôt fait de faire référence à l’actualité. En début de spectacle, ils ont demandé s’il y avait des étudiants dans la salle, avant d’entonner «Secondaire». Toujours avec en tête les événements du printemps 2012, Batlam a tenu à souligner l’éveil du peuple que les manifestations ont soulevé, tout en lançant un appel pour que l’on ne s’endorme plus.

Parmi les moments forts, Biz a invité son fils Louis à venir interpréter avec lui la chanson «Wendigo». Nous avons aussi eu droit au talent d’acteur de Batlam, ou devrait-on dire Sébastien Ricard, qui a livré le texte a capella de «Priapée la p’tite vite» comme si on assistait véritablement à la scène de sexe décrite dans la chanson, avant d’être reprise avec les musiciens. La pièce «Antigone» s’est terminée en mash up, si vous me permettez l’emprunt à l’anglais, en y intégrant quelques bout de «L’Assaut» et pour notre plus grand étonnement, «Bamboula» des Trois Accords.

Gilles Vigneault n’étant pas disponible, c’est François Parenteau qui fût invité sur scène pour le remplacer, nous donnant par la même occasion un cours sur «comment se mettre dans la peau du célèbre auteur-compositeur québécois». Il a chanté avec les Loco Locass «Tout le monde est malheureux».

Loco Locass n’a pas manqué de critiquer le gouvernement Harper, de même que l’attitude des politiques quand vient le temps de financer les services publics. Biz est allé de sa propre solution pour ce qui est de la gratuité scolaire avant de débuter «Bonzaïon».

L’esprit était à la fête au Club Soda. Le trio de rap a su faire chanter et danser la foule présente. De gauche à droite, en avant comme en arrière, les bras levés dans les airs battaient la mesure. Les membres de Loco Locass ont salué le travail de leurs musiciens d’une belle façon. Une fois présenté, ils arrêtaient de jouer, tout ça pour marquer le poids de leurs absences. Sans eux, Loco Locass ne pourraient être sur les planches à soulever la foule comme ils l’ont fait ce soir. Si le Québec est mort, Loco Locass, eux, sont bien en vie. Par leurs mots, leurs rythmes et leur énergie, ils ont tôt fait de réveiller même les morts.

Premier contact pour Cargo Culte

Formé de Alex Mc Mahon, Éric Brousseau, alias Séba, et Jean-François Lemieux, Cargo Culte se sont rapidement fait remarquer malgré leur jeune existence en tant que groupe. Le mélange de ces trois artistes provenant d’univers bien différents teinte inévitablement leur musique, leur donnant une dose d’originalité. Le flow de Séba rappelle celui de Biz de Loco Locass, on ne s’étonne donc pas de les voir programmer de pair.

Cargo Culte Francos Bible Urbaine Frederique Menard AubinOn sentait que le public découvrait l’univers du groupe. Malgré l’énergie débordante de Séba, on a senti qu’il avait de la difficulté à aller chercher la foule. Ces interventions avec la salle tombaient un peu à plat. Les spectateurs n’ayant pas encore totalement apprivoiser la bête ont tout de même été très attentifs à leur prestation.

Cargo Culte a livré une solide performance. Le groupe de hip-hop flirtant avec le rock et l’électro a interprété les chansons de son premier album, Les temps modernes, paru en avril. Ce premier contact fût certainement une belle vitrine pour le groupe qui a pu sans aucun doute piquer la curiosité des gens présents.

Les membres de Loco Locass seront au Festivoix de Trois-Rivières le 5 juillet prochain et au Festival d’été de Québec le 10 juillet. Le cercle à Québec accueillera Cargo Culte le 8 juillet prochain dans le cadre du Festival d’été et le trio participe au spectacle pour la dernière de Bande à part au National le 21 juin.

Appréciation: ****

Crédit photo: Frédérique Ménard Aubin, Audiogram

Écrit par: Sophie Boileau

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