Le EP «Fuir le plancher» de Félix-Antoine Couturier – Bible urbaine

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Le EP «Fuir le plancher» de Félix-Antoine Couturier

Le EP «Fuir le plancher» de Félix-Antoine Couturier

Changement de cap

Publié le 2 août 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : Slam Disques

Jadis guitariste pour Kodiak et figure de proue d’O Linea, Félix-Antoine Couturier est un nom qui a circulé en masse sur les lèvres des Québécois depuis sa participation à la populaire émission télévisée La Voix. Ce coup de cœur de Marie-Mai, qui s’est classé parmi les six finalistes avec l'interprétation, entre autres, de sa version du succès «Mes blues passent pu dans porte», a maintenant le vent dans les voiles: le 23 juillet dernier sortait son premier maxi, Fuir le plancher (Slam Disques).

De Vincent Vallières à David Giguère, des morceaux blues aux ballades rock, Félix-Antoine Couturier réussit à bien se détacher de l’urgence et des sonorités indie rock d’O Linea pour créer un univers intime dans lequel le jeune auteur-compositeur-interprète s’offre une multitude de questionnements sur l’amour, le temps qui passe et le bonheur, qui est souvent au bout des doigts mais dur à saisir, à travers cinq morceaux qui forcent à leur tour une réflexion de la part de l’auditeur.

Félix-Antoine Couturier se démarque plus avec ses ballades rock qu’avec la poésie volage et grand public qui marque l’ouverture de son maxi, avec notamment «Il faut se dire plus souvent que l’on s’aime», qui n’est pas, après mûres réflexions, la plus marquante du lot. On demeure assez indifférent devant la redondance et la simplicité du texte que devant le mini party blues rock qui se joue dans nos tympans.

Là où l’auteur-compositeur-interprète de Saint-Jean-sur-Richelieu excelle, par contre, c’est dans l’interprétation de ses ballades acoustiques «Lundi» et «Si j’étais là», au sein desquelles on peut mieux profiter de son timbre posé qui se rapproche de celui de Vincent Vallières. Bien dosé, son chant se marie à sa poésie simpliste où il s’interroge sur les bonheurs insaisissables de la vie qui sont pourtant à notre portée: «Chu où quand la vie passe / Chu où quand elle me jase / Mais veux-tu ben me dire où je vais / Même quand tout semble parfait / Peut-être que si j’étais là / Je trouverais».

«Reste à moi», avec sa basse profonde et ses accords lancinants ultra distorsionnés, clôt l’album de belle façon, en nous faisant réfléchir sur l’importance de vivre à deux, en harmonie, et de laisser les jaloux marcher seuls, tels des esprits errants, dans un monde rempli d’illusions.

Fuir le plancher demeure, dans son ensemble, une réflexion optimiste et sensée sur l’importance de se relever et d’oser affronter le monde qui nous entoure, le tout enrobé d’un univers musical plutôt bien orchestré et d’une poésie simple mais sincère.

Si, avec O Linea, Félix-Antoine Couturier a rejoint davantage la génération Malajube ou eXterio, il est évident qu’avec ce projet solo il rejoindra plus monsieur et madame tout-le-monde, qui se souviendront de lui à cause de son rayonnement à la télévision.

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