«L'éducation courtisane» de Linda Sayeg – Bible urbaine

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«L’éducation courtisane» de Linda Sayeg

«L’éducation courtisane» de Linda Sayeg

Coup de coeur historique

Publié le 11 septembre 2013 par Audrey Neveu

Crédit photo : Michel Quintin

L'écrivaine française Linda Sayeg réussit à nous faire tomber en amour avec son nouveau roman L'éducation courtisane, publié aux Éditions Michel Quintin. Voyage dans le temps: à la cour de France, la reine Catherine de Médicis utilise ses jeunes suivantes pour séduire et neutraliser les hommes trop puissants de sa cour. Malheureusement, l'amour est impossible pour les courtisanes dévouées à Sa Majesté.

On explore l’univers de la cour du roi Henri II à travers les yeux de la jeune Clémence de Lonjais, candide dans toute sa naïveté à son arrivée à la cour en 1558. Faste, luxe et bals sont au rendez-vous en ces temps insouciants. Linda Sayeg réussit à nous intéresser au conflit entre catholiques et protestants qui déchirera la France du XVIe siècle pendant des décennies, petit à petit. On se met facilement dans les chaussures des personnages, nobles de la cour pour qui ce conflit reste distant, mais qui finira par faucher tant de vies.

L’éducation courtisane marie habilement l’histoire des conflits religieux au destin personnel de l’héroïne Clémence de Lonjais, laquelle est très attachante. Celle-ci tombera inévitablement amoureuse, mais son attachement à sa maîtresse fait passer son bonheur personnel après le bien du royaume. On souffre silencieusement pour la jeune Clémence tant elle semble réelle sous la plume de Linda Sayeg.

L’écrivaine donne vie à ces personnages historiques qui existent dans nos esprits qu’en tant que peintures de musées. On en oublie presque le roi Henri II et sa maîtresse Diane de Poitiers, ennemie jurée de la reine Catherine de Médicis, qui ont pourtant bel et bien existé avec leur personnalité propre. Que de délices que de découvrir l’esprit, la personnalité et les manigances de la Reine Catherine, femme incroyablement fascinante s’il en est une.

L’écriture est tout en finesse et en subtilité, alliant descriptions pertinentes et fascinantes de l’époque et de ses coutumes à quantité de péripéties et de rebondissements. La vie de courtisane n’est pas de tout repos et nous permet de plonger au cœur du jeu de pouvoir dangereux auquel se livraient les hauts placés de la cour entourant Catherine de Médicis.

L’éducation courtisane semble s’adresser d’abord à un public féminin, mais son côté historique très bien développé saura plaire à la gent masculine prête à relever le défi. Un roman extrêmement intéressant et captivant qui mériterait d’être adapté au grand écran.

«L’éducation courtisane» de Linda Sayeg, Éditions Michel Quintin, 572 pages, 29,95 $.

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