«Kveikur» de Sigur Rós – Bible urbaine

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«Kveikur» de Sigur Rós

«Kveikur» de Sigur Rós

Un chef d'œuvre onirique

Publié le 5 juillet 2013 par Pauline Eveno

Crédit photo : XL

Les Islandais de Sigur Rós reviennent avec un septième album intitulé Kveikur, lequel est sûrement un de leurs meilleurs. Tout y est superbement orchestré et arrangé jusqu’à la pochette très travaillée avec une très belle photographie noir et blanc en relief. A l’heure du numérique, il est agréable d’avoir une si belle pièce entre les mains.

L’album débute par «Brennisteinn». Un grésillement presque inaudible qui monte, monte… comme une sorte d’orage… puis vient la déflagration. Les percussions arrivent dans une rythmique très léchée. Puis la voix aérienne de Jónsi par dessus la tempête. Vient ensuite une accalmie; il semble que la pluie s’est arrêtée. Puis les percussions reprennent de plus belle pour finir sur une partie plus calme avec apparition de cuivres. Cette chanson annonce un album magnifiquement construit avec des arrangements parfaits.

La deuxième chanson, «Hrafntinna», est beaucoup moins noire même si on ne comprend pas les paroles. Elle semble même très poétique. Sûrement à cause des percussions qui semblent nous emmener tout droit dans des contrées mystiques (le Tibet peut être?) Les mélodies sont tellement belles, on se laisse complètement transporter. Le solo de cuivres à la fin donne presque envie de pleurer.

«Ísjaki» est plus rythmée et sonne un peu plus pop. C’est une chanson plus facile d’accès et qui reste plus facilement dans la tête. Ça n’enlève cependant rien à sa beauté. Si tous les groupes de pop pouvaient faire des chansons de cette qualité, la vie serait beaucoup plus agréable! Retour au calme avec «Yfirborð», qui est plus proche des classiques de Sigur Rós. Début en douceur aussi pour «Stormur», qui est vite illuminée par batterie et claviers. C’est cette puissance et cette douceur à la fois qui font de cet album une petite merveille.

La chanson «Kveikur», titre de cet album qui veut dire «mèche» en islandais, est dans la même veine que «Brennisteinn». C’est une montée en puissance parfaitement orchestrée, comme cette mèche qui va venir allumer la dynamite pour l’explosion finale. «Rafstraumur», le «courant électrique» qui arrive après, apporte une lumière, une lueur, à la noirceur du morceau précédent.

La subtile intro de «Bláþráður» rappelle celle de «Spanish Sahara» de Foals, et le morceau suit d’ailleurs la même progression. Et si «Spanish Sahara» est une des chansons qui a élevé Foals au rang des grands groupes de rock, «Bláþráður» confirme que Sigur Rós n’est pas qu’un groupe de musique ambient et a de nombreuses cordes à son arc. L’album se termine avec sérénité dans l’«abri» que nous a spécialement fabriqué le groupe: «Var» est un morceau instrumental qui permet de conclure cet album tout en douceur. Quoi, c’est déjà fini?

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