«Home» du quatuor britannique Rudimental

Propulsé en première position des palmarès anglais, Home s’est vendu à plus de 62 000 copies en une seule semaine, permettant ainsi aux Britanniques Piers Aggett, Kesi Dryden, Amir Amor et DJ Locksmith, d’entendre leurs deux premiers singles «Feel the Love» (20 millions de vues sur YouTube) et «Waiting All Night» sur les ondes radiophoniques, en plus d’avoir récemment parcouru le sol nord-américain en prenant part au Festival Musique et Arts Osheaga 2013 cet été, à Montréal.

Malgré son éclectisme évident, les trames sonores de Rudimental sont majoritairement construites sur le même canevas: une texture musicale drum n’ bass en arrière-plan, avec quelques accents dubstep subtils et des mélodies groovy qui adoptent les couleurs de l’artiste (à la voix exquise) derrière le micro. Ainsi, Rudimental n’a d’anglais que son désir de faire une pop vouée à traverser l’Atlantique, et jusqu’ici le défi est réussi puisque l’album Home sortira en Amérique du Nord sous l’étiquette Big Beat Records.

Avec son lot de subtilités empruntées à quelques figures de proue de la pop britannique actuelle, dont Muse, Crystal Fighters et Disclosure, Rudimental se fraie quant à lui un chemin dans la variété des styles offerts, ce qui permet, du coup, la collaboration d’artistes provenant de différentes sphères musicales, notamment le crooner anglais John Newman, qui a déjà fait sensation avec son single «Love Me Again», paru le 30 juin dernier.

On peut entendre sa voix un brin éraillée sur «Feel the Love», une pièce aux influences house et dubstep qui se distingue par son rythme enjôleur qui donne instantanément l’envie de bouger. Appuyé de chanteurs gospel, le morceau, vers la fin, prend une tout autre dimension, propulsant notre écoute vers un crescendo de sensations auditives. Impossible d’écarter du revers de la main la pièce d’ouverture «Home», un moment soul où la voix d’Ella Eyre prend tout son sens, de même qu’avec «Waiting All Night», qui la révèle dans toute sa splendeur.

Préférant travailler avec des artistes qui sont à veille de sortir de l’ombre, Rudimental leur permet une vitrine de choix, notamment pour la rappeuse Angel Haze («Hell Could Freeze») et la découverte Emeli Sandé («More than Anything»). L’artiste et DJ d’origine nigérienne MNEK offre aussi une excellente composition downtempo avec «Spoons», une pièce qui rejoint encore une fois les pistes de danse, mais qui propose une ambiance plus R&B  style The Weeknd.

Home de Rudimental renferme un réel trésor de chansons toutes plus exquises les unes que les autres. Accrocheuses, elles se savourent différemment, nous faisant voyager d’une sphère musicale à l’autre sans perturbation. C’est, en somme, le disque parfait à écouter pour les amateurs de voix puissantes, de loops, de drum n’ bass et de dubstep.